Depuis 2007, le Groupe santé CHC vient en aide, par l'intermédiaire de l'ONG Memisa, à l'hôpital de Pawa et sa zone de santé, situé dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le programme hôpital pour hôpital

La zone de santé de Pawa s'étend sur 2.415 km². Elle rassemble environ 212.900 habitants, dont 40.240 enfants âgés de moins de 5 ans. L'hôpital compte 130 lits mais seulement 4 médecins et 57 infirmier(e)s. Dans cette région, située dans la province Haut-Uele, à moitié recouverte de forêts tropicales, la mortalité reste très élevée.

Le Groupe santé CHC s'est engagé, pour une durée de plusieurs années, à récolter des fonds pour financer le fonctionnement et le personnel de l'hôpital et des structures de santé de la zone, pourvoir à l'achat de matériel (un autoclave, un appareil d'échographie, un scialytique), et participer à la réfection des bâtiments. Il s'est aussi engagé à sensibiliser patients, visiteurs et collaborateurs aux grandes inégalités en matière d’accès aux soins de santé de qualité.

   

La convention de partenariat entre le Groupe santé CHC et l’hôpital de Pawa

La convention de partenariat a été signée en avril 2007 et renouvelée à trois reprises. Depuis, six missions d’observation ont été menées afin de rendre compte de l’ampleur des besoins et de l’aide apportée par notre groupe. Le constat des observateurs est unanime: ce ne sont pas tant les compétences médicales qui font défaut, médecins et infirmier(e)s se démènent jour et nuit, mais le matériel, les médicaments et des infrastructures adaptées.

Plusieurs missions sur place

La première mission date de 2009. Nicole Bairolle, responsable de la polyclinique à Hermalle et Virginie Groulard, infirmière ont été les deux premières à partir à Pawa.

En juillet 2011, le Dr Bert Leyn, chirurgien à Saint-Joseph et Alain Van Laere, infirmier chef en imagerie médicale à Saint-Joseph, sont les initiateurs du projet "Eau de vie", pour installer l’eau courante à Pawa.

La troisième mission, en septembre 2013, a été confiée au Dr Denis Brisbois, du service de radiologie interventionnelle de Saint-Joseph et à Lino Spapen, infirmier chef du 2C, également à Saint-Joseph.



Anne-Christine Julien, infirmière aux soins intensifs à Saint-Joseph et David Toupane, du service des archives, également à Saint-Joseph, se sont envolés pour la quatrième mission, en juin 2015. Ce voyage a permis de faire le point sur la situation sur place: des latrines presque terminées, des récupérateurs d’eau de pluie, un scialytique alimenté par un panneau solaire.
 

Le 26 août 2019, deux ambassadrices du Groupe santé CHC ont pris le départ de la 5^e mission d’observation à Pawa. Il s’agit de Tiphaine Flamant, psychologue à la Clinique CHC MontLégia, et de Lydiane Simon, logopède à la Résidence CHC Banneux Nusbaum. Leur témoignage est éloquent: Sans électricité et donc sans appareillage, avec des moyens limités, les médecins réalisent des opérationroyables. Ils pourraient sauver bien plus de vies s’ils avaient accès à l’électricité.

Le 5 février 2023, 4 collaboratrices, Camille Bottin (chargée de communication), Christine Billen (psychologue à la Résidence CHC Membach), Isabelle François (program manager à la direction médicale) et Sylvie Knuts (infirmière à la Clinique CHC Hermalle) sont parties pour un 6^e voyage d'immersion en RDC. Malheureusement, pour une question de sécurité, elles n'ont pas pu prendre le vol interne qui devait les emmener dans le nord-est du pays. Memisa a donc rapidement organisé un autre voyage dans une province qu'elle soutient aussi, proche de Kinshasa: le Kongo central.

Le point sur la situation en 2023

• Les latrines ont été réhabilitées et des programmes d’éducation ont été mis en place pour sensibiliser la population à leur usage. L’accès en eau favorisera aussi l’hygiène.
• L’électrification de l’hôpital, réalisée en 2020 et subventionnée par le Groupe santé CHC, a significativement amélioré la qualité des soins. La prise en charge des patients la nuit est bien plus facile. Les opérations ne nécessitent plus l’utilisation de lampes torches.
• Le taux d’occupation des lits a augmenté. Cependant, avec cet accroissement d’activité, les lits et la place manquent.
• La sécurité de l’hôpital a été améliorée grâce à un meilleur contrôle des entrées.
• L’imagerie médicale est fonctionnelle. En 2022, nos dons ont permis de financer l’achat d’appareils de radiographie et des équipements de protection. Deux techniciens ont été formés à la réalisation des radiographies et un médecin à l’analyse des clichés, grâce au soutien de l’ASBL Mission-Langues.
• L'hôpital dispose d’eau courante et potable dans tous ses services. Des fontaines sont aussi mises à disposition des patients et de leurs accompagnants. Cette innovation va considérablement optimiser l’hygiène et éviter aux patients de devoir marcher des kilomètres pour récupérer l’eau.

Pour les projets à venir, un des projets phares est le développement des laboratoires dans la zone et la salle des urgences nécessite une réhabilitation pour accueillir plus de monde.

Malgré l'évolution positive, les besoins sont toujours présents. Certains types d’équipements et le personnel manquent, la zone ne dispose pas d’une banque de sang, la mutuelle est au point mort et nécessite un nouvel appui, les ambulances sont en nombre insuffisant et l’état des routes restent un défi majeur pour permettre à la communauté d’accéder aux soins.