Les traitements possibles Pour les hommes, les adolescents, les petits garçons
Dans la majorité des cas, la technique la plus courante et la plus facile à mettre en œuvre est la
congélation de sperme obtenu par masturbation. La technique de préservation des spermatozoïdes par congélation dans l’azote liquide à –196° est bien maitrisée, sans danger, et réalisée déjà depuis plus de 70 ans. Une fois congelé le sperme peut être préservé indéfiniment, dans son état initial, et sans dommage. Il peut être utilisé ultérieurement par
insémination ou par
fécondation in vitro.
Antérieurement, la congélation de sperme était limitée aux patients ayant un "bon sperme" susceptible de résister aux processus de congélation/décongélation. Actuellement, l’amélioration considérable des traitements de fertilité, par des méthodes efficaces d’aide à la fécondation (voir
FIV > étape 5: la fécondation au laboratoire), permet de congeler quasi
tous les éjaculats, même de faible qualité pourvu qu’on y retrouve quelques spermatozoïdes vivants. En effet, beaucoup de patients affectés par un cancer souffrent d’une altération de l’état général pouvant entrainer une diminution de la qualité du sperme bien avant l’
effet des traitements gonadotoxiques.
Les cas particuliers
Monsieur n’a pas de spermatozoïdes dans son éjaculat
Si aucun spermatozoïde n’est observé dans l’éjaculat, on peut recourir à un prélèvement directement au sein du testicule (biopsie testiculaire), ce qui permet dans la majorité des cas de retrouver des spermatozoïdes matures. Cette technique est un acte chirurgical mineur mais qui nécessite un séjour (de moins d’un jour) à l’hôpital et un bref passage en salle d’opération. Ceci est nécessaire pour réaliser le prélèvement dans le respect des règles de stérilité, sous anesthésie locale ou générale, et en présence des biologistes du laboratoire de matériel corporel humain. Les spermatozoïdes issus de la biopsie testiculaire peuvent être congelés et utilisés ultérieurement, mais cette fois uniquement en passant par la fécondation in vitro avec ICSI (intracytoplasmic sperm injection)(voir
FIV > étape 5: la fécondation au laboratoire).
Monsieur n’arrive pas à se masturber
Dans la période difficile qui suit l’annonce d’une maladie grave, il n’est pas toujours aisé de pouvoir donner du sperme par masturbation. De plus, certains cancers atteignent directement les voies nerveuses permettant l’éjaculation. Le problème peut souvent être résolu, après discussion avec le médecin, soit par la prise de certains médicaments, soit par l’utilisation de stimulations physiques ou électriques des voies nerveuses qui permettent l’éjaculation. Quand aucune solution n’est efficace, la biopsie testiculaire ou le prélèvement des spermatozoïdes dans les canaux qui permettent normalement leur excrétion (épididymes) peut être réalisée en salle d’opération.
Chez le garçon avant la puberté
Chez le très jeune adolescent, la masturbation n’est pas toujours réalisable et l’éjaculat ne contient souvent pas encore de spermatozoïdes. Chez l’enfant prépubère, le testicule ne fabrique pas encore de spermatozoïdes matures mais contient déjà toutes les cellules souches qui plus tard (après la puberté), au cours d’un processus complexe, se diviseront et se différencieront en spermatozoïdes. Il est possible actuellement de congeler ces cellules souches en prélevant une partie ou l’entièreté d’un des testicules de l’enfant. Avant la puberté, la masse de cellules souches est limitée. Elle ne se multipliera qu’à la puberté (augmentation de taille du testicule), ce qui impose parfois d’ôter l’entièreté du testicule pour disposer de suffisamment de cellules à congeler. L’autre testicule reste en place et permettra une puberté normale ainsi qu'éventuellement, si la gonadotoxicité n’a pas été trop délétère, la production de spermatozoïdes. Le testicule restant pourra servir pour une greffe ultérieure de tissu testiculaire décongelé si la gonadotoxicité a détruit trop ou toutes les cellules souches. Actuellement, ces techniques restent expérimentales et doivent être réalisées en collaboration avec des laboratoires de recherche.
En pratique
Si votre oncologue vous conseille de congeler du sperme
Appelez directement le centre de PMA ou la banque de sperme: 04 355 42 72 ou 04 355 42 73
Si vous vous posez des questions
Prenez un rendez-vous en oncofertilité avec un médecin (04 355 42 50) ou avec un biologistes (04 355 42 72 ou 04 355 42 73).
D’un point de vue légal, deux démarches sont indispensables.
- La réalisation d’une prise de sang: le laboratoire de matériel corporel humain où sera préservé le sperme ou le tissu testiculaire doit répondre à des règles sanitaires qui prévoient la recherche de maladies infectieuses (hépatites B et C, HIV, syphilis). L’analyse peut être réalisée par votre oncologue ou lors de votre consultation au centre d’oncofertilité mais les résultats doivent être obtenus AVANT le dépôt de l’échantillon.
- La signature d’une convention: toute congélation de matériel corporel humain doit faire l’objet d’une convention entre vous et le laboratoire de PMA. Il s’agit d’une obligation légale belge. Celle-ci prévoit un délai maximal de dix ans pour la conservation des spermatozoïdes et du tissu testiculaire. Ce délai légal peut toutefois être prolongé ou écourté par demande écrite de votre part, en temps voulu.
Attention: la demande de prolongation étant fréquente en cas de congélation pour cause de cancer, il est essentiel que nous restions en contact et que vous nous communiquiez vos changements d’adresse. Si nous n'avons pas reçu votre demande écrite de prolongation avant l’expiration du délai de conservation légal de 10 ans, et que nous ne disposons plus de vos coordonnées, le matériel conservé pourra être détruit ou traité selon les dispositions prévues dans la convention.
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