La congélation ovocytaire

La congélation des ovocytes est devenue véritablement efficace depuis les années 2010 grâce à des techniques de congélation ultrarapides appelées vitrification. Ces techniques ont la propriété de ne pas léser les structures fragiles de l’ovocyte (une grosse cellule avec un noyau complexe en division).
 


Les avantages

  • S'applique à la femme quelle que soit sa situation civile actuelle et future (seule, en couple, hétéro ou homosexuelle.…).
  • Technique dont les résultats lors de l’utilisation ultérieure des ovocytes sont équivalents à ceux de la fécondation in vitro.


Les désavantages

Chaque mois, l’ovaire produit naturellement un (rarement deux) ovocytes matures. Pour pouvoir récolter un nombre suffisant d’ovocytes à congeler, il faut stimuler l’ovaire pour en produire une dizaine en un cycle. C’est la nécessité de cette stimulation ovarienne qui constitue le désavantage majeur de cette technique dans sa forme classique, car elle implique:
 
1. du temps (10 à 15 jours)
En cas de cancer, il est souvent important de ne pas différer le traitement et de commencer rapidement la chimiothérapie et/ou radiothérapie. L’oncologue est le seul à pouvoir déterminer le temps dont vous disposez sans prendre de risque pour votre guérison. Parfois, il ne s’agit que de quelques jours, voire d'une semaine, ce qui est insuffisant pour mettre en place la stimulation ovarienne et recueillir un nombre suffisant d’ovocytes.
 
2. un traitement hormonal
La stimulation ovarienne implique un traitement hormonal qui va lui-même entrainer des modifications importantes des hormones sécrétées par les ovaires, hormones qui circuleront dans votre sang. La croissance de certains cancers dépend des hormones circulantes. L'augmentation de ces hormones pourrait donc favoriser la multiplication rapide des cellules cancéreuses. Les cancers hormono-dépendants les plus fréquents sont certains cancers du sein. Pour éviter l’augmentation sanguine des hormones (œstrogènes) nous utilisons des stimulations hormonales adaptées. Néanmoins, ici aussi, l’oncologue est le seul à pouvoir déterminer s’il vous autorise à bénéficier d’une stimulation qui implique une modification des hormones circulantes. Les méthodes de stimulation ovarienne ont beaucoup évolué et nous disposons actuellement de traitements qui permettent un minimum de modifications des hormones circulantes et limitent au maximum les effets secondaires. Tout cela est discuté en consultation avec vous et votre oncologue.

 

Les étapes du traitement

Deux consultations d’oncofertilité
La première consultation est nécessaire pour vous fournir une information complète, s’assurer avec l’oncologue que l’on dispose de suffisamment de temps, et que la stimulation requise sera sans effet sur l’évolution du cancer. On vous propose les analyses sanguines utiles pour vérifier que la technique est appropriée en fonction de votre réserve ovarienne, et contrôler les sérologies indispensables (hépatites B et C, HIV, syphilis) à la préservation des ovocytes dans le cadre d'un laboratoire de matériel corporel humain. Vous recevez les conventions requises au regard de la loi belge.
La seconde consultation nous permet de vous remettre un plan d’action pour le traitement et les médicaments nécessaires.
En cas d’urgence ou si l’intervention d’oncofertilité a déjà été discutée en profondeur avec d’autres intervenants médicaux, ces deux consultations peuvent ne faire qu’une.
 
Stimulation ovarienne
Elle est fort semblable à celle utilisée lors de la fécondation in vitro classique mais la préservation en oncofertilité ne nécessite pas de mise au repos des ovaires, elle peut commencer à n’importe quel moment du cycle et le déclenchement de l’ovulation s’effectue avec des injections spécifiques pour éviter les complications (Decapeptyl®). L’adjonction de médication à prendre par la bouche (inhibiteur de l’aromatase) durant les injections de gonadotrophines permettra de limiter les taux d’œstrogènes circulants.
 
Prélèvement des ovocytes
Cette technique est un acte chirurgical mineur (voir FIV> étape 4: le recueil des gamètes) mais qui nécessite un séjour (de moins d’un jour) à l’hôpital et un bref passage en salle d’opération. Ceci est nécessaire pour pouvoir réaliser le prélèvement par voie vaginale en respectant les règles de stérilité, sous anesthésie locale ou sédation, et en disposant de l’aide des biologistes du laboratoire de matériel corporel humain.
 


En pratique

Si votre oncologue vous conseille de congeler des ovocytes ou si vous vous posez des questions
Appelez directement le centre: 04 355 42 50 et en cas d’urgence: 0473 80 30 72
 
Combien ça coûte?
Toutes les consultations relatives à cette prise en charge sont facturées sans supplément au prix imposé par l’INAMI et les traitements d’oncofertilité sont pris en charge par la mutuelle chez la femme jusqu’à l’anniversaire des 38 ans.
Si nous n’êtes pas dans les conditions de remboursement (pas de mutuelle ou 38 ans et plus), après la consultation, une fois les modalités de traitement définies, nous pouvons établir un devis. Contactez Carine GARNIER (04 355 42 72 ou carine.garnier@chc.be) ou Chantal SCHUGENS (04 355 42 73 ou chantal.schugens@chc.be).

Signature d’une convention
Toute congélation de matériel corporel humain doit faire l’objet d’une convention entre vous et le laboratoire de PMA. Il s’agit d’une obligation de la législation belge. Celle-ci prévoit un délai maximal de dix ans pour la conservation des ovocytes. Ce délai légal peut toutefois être prolongé ou écourté par demande écrite de votre part, en temps voulu.

Attention: la demande de prolongation étant plus fréquente en cas de congélation pour cause de cancer, il est essentiel que nous restions en contact et que vous nous communiquiez vos changements d’adresse. Si n’avons pas reçu votre demande écrite de prolongation avant l’expiration du délai de conservation de 10 ans, et que nous ne disposons plus de vos coordonnées, le matériel conservé pourra être détruit ou traité selon les dispositions prévues dans la convention.
 



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