La transposition ovarienne
Lors de la radiothérapie, des champs (zones) d’irradiation sont précisément définis en fonction de la localisation de la tumeur initiale et de ses possibilités d’envahissement locorégional. En cas de tumeur dans le bassin ou l’abdomen, les ovaires peuvent se retrouver dans le champ d’irradiation, en être très proches ou subir la légère diffusion des rayons survenant aux marges du champ d’irradiation. Le déplacement des ovaires est alors proposé, c’est la transposition ovarienne.
Comment?
Le chirurgien déplace les ovaires à distance des zones (champs) d’irradiation par une intervention chirurgicale de type laparoscopie réalisée sous anesthésie générale. Les vaisseaux sanguins irriguant les ovaires sont déplacés et permettent de maintenir l’activité hormonale des ovaires et dans une certaine (moindre) mesure, la quantité et la qualité des ovocytes après transposition et irradiation.
L’intervention s’appelle "ovariopexie". Les rapports anatomiques normaux entre les ovaires, la trompe et l’utérus sont modifiés de façon variable en fonction de la technique chirurgicale, qui est elle-même dépendante des champs d’irradiation prévus.
Bien que les ovaires continuent de fonctionner, il n’est plus toujours possible, vu ces modifications anatomiques, d’obtenir une grossesse naturelle après l'ovariopexie. Les grossesses peuvent être obtenues naturellement soit après repositionnement des ovaires, soit après fécondation in vitro sans repositionnement des ovaires mais avec recueil ovocytaire par voie abdominale (à travers la peau de l’abdomen, sous contrôle échographique). Ces différentes possibilités seront évaluées en fonction de l’intervention initiale de déplacement des ovaires selon les champs d’irradiation, et discutée préalablement avec la patiente.
D’autre part, l’utérus est parfois lui aussi exposé à la radiothérapie, ce qui surajoute une difficulté à l’obtention d’une grossesse et augmente le taux de fasse couches.
La transposition ovarienne est associée à certaines complications spécifiques comme des douleurs pelviennes chroniques après la défixation de l’ovaire, des infarctus des trompes et des kystes ovariens.
On propose parfois la transposition ovarienne d'un côté et la cryoconservation de l'ovaire de l’autre côté.
Si l'ovariopexie doit être réalisée, c'est habituellement votre oncologue qui vous dirige vers le chirurgien compétent, mais une
discussion avec les spécialistes de la fertilité s’avère souvent utile pour envisager les possibilités futures et/ou combiner différentes techniques de préservation de la fertilité.
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